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Bientôt les certifications

Par Le 17/01/2024

Ca y est la date de certification pour 3 stagiaires approche !

Anne soutiendra sa "Synthèse profesionnelle en pratique de Shiatsu"

Magali soutiendra son mémoire sur le thème "Alzeimer et Shiatsu"

Marie-Laure soutiendra son mémoire sur le thème "Trouble Affectif Saisonnier et Shiatsu"

Ce sera le samedi 24 juin 2023 !

Le passeport pour les praticiennes en Shiatsu ?

Douleurs lombaires chroniques

Par Le 02/01/2024

Une étude scientifique (en anglais) sur le shiatsu et les douleurs lombaires chroniques : Shiatsu for chronic lower back pain: Randomized controlled study

Cette étude prospective menée à l'hôpital international St. Luke à Tokyo entre 2015 et 2017 visait à évaluer l'efficacité du Shiatsu, dans le traitement des lombalgies chroniques. Cinquante-neuf patients ont été inclus, répartis aléatoirement entre un groupe recevant une heure de Shiatsu par semaine en plus des soins standards, et un groupe ne recevant que des soins standards. Les critères de jugement principaux étaient l'amélioration du handicap selon le questionnaire Roland-Morris (RMDQ), avec des critères secondaires tels que l'évaluation de la douleur, de l'invalidité et de la qualité de vie.

Les résultats ont montré qu'à la semaine 4, le groupe Shiatsu avait tendance à présenter une amélioration significative de la qualité de vie (EQ-5D), bien que non statistiquement significative, par rapport au groupe témoin. À la semaine 8, le groupe Shiatsu a montré une tendance à une plus grande amélioration du RMDQ par rapport au groupe témoin. De plus, le groupe Shiatsu a présenté une amélioration significative de la douleur actuelle, de l'indice d'invalidité et de la qualité de vie par rapport au groupe témoin à la semaine 8.

En conclusion, dans cet échantillon limité, la combinaison de la thérapie Shiatsu avec les soins standards semble améliorer certains symptômes et la qualité de vie des patients souffrants de lombalgies chroniques peu de temps après la fin du traitement Shiatsu.

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Sur Elsevier

Bientôt 20 ans !

Par Le 25/08/2023

Shiatsu.Do Lorraine va bientôt fêter ses 20 ans d'existence !

20 ans de formation de praticiens et praticiennes en Shiatsu !

Merci à Régis et Michèle les fondateurs !

Merci aux assistantes et assistantes, aux formateurs et formatrices !

Merci à tous ceux et toutes celles qui sont venu-e-s suivre la formation !

Merci aux praticiens et praticiennes qui continuent à véhiculer l'esprit du Shiatsu !

Nouvelles du Shiatsu Européen

Par Le 17/02/2023

 

En ce début d’année 2023, les bonnes nouvelles affluent pour le Shiatsu européen. Voilà qui est encourageant pour cette année du lapin d’eau, signe du renouveau.

 

Hongrie : Fusion des organisations de Shiatsu Hongrois

Les deux associations hongroises de Shiatsu existantes ont fusionné en une seule entité nommée Association Hongroise de Shiatsu (site en construction). C’est un signe positif et encourageant qui montre que c’est possible pour des organisations différentes de se mettre d’accord pour le plus grand bénéfice des praticiens et du Shiatsu au niveau national et loin des querelles de clochers. Nous publierons prochainement une interview de l’un des vice-présidents de la fédération Hongroise, Viktor Gulyas. Bravo à eux pour cette belle réussite.

 

U.K. : Retour du Royaume Uni au sein de la FES

Six ans après leur départ, c’est le retour en force de la UK Shiatsu Society dans la Fédération Européenne de Shiatsu. C’est un grand pays avec une organisation solide et installée de longue date qui revient au sein de la FES. L’action de la FES ne semble pas toujours être très visible, et souvent les dirigeants des différentes organisations se demandent bien ce qui s’y passe. Mais la FES est en fait très active sur des projets d’envergure européenne pour promouvoir (comme « le mois du Shiatsu » en juin de chaque année) ou utiliser les règles européennes pour se faire reconnaitre (comme le travail sur l’équivalence des diplômes, voir cet article) en tant que profession au niveau de tout le continent. Souhaitons que la UKSS permette une belle avancée pour notre cause.

 

Autriche : 20 ans de reconnaissance du Shiatsu professionnel

Ce mois-ci, l’Association Autrichienne de Shiatsu, ÖDS, célèbre ses 20 ans de Shiatsu en tant que profession indépendante reconnue en Autriche. Avec la Suisse, c’est le signe qu’il est possible à force de travail de faire reconnaître le Shiatsu en tant que profession à la condition de ne parler que d’une seule voix. Joyeux anniversaire à eux et bravo pour avoir réussi à maintenir cette reconnaissance depuis 20 ans.

 

Italie : les organisations de Shiatsu s’unissent pour parler d’une seule voix

APOS, COS et FISIEO, les trois associations les plus importantes dans le domaine, ont décidé de donner une voix unique au monde du Shiatsu en Italie.
L’un des objectifs de cette initiative historique est de protéger les 6 millions d’Italiens qui consultent chaque année des praticiens de Shiatsu contre les abus et la désinformation. La Professione Shiatsu regroupe presque tous les praticiens italiens, soit environ 10 000 professionnels, mais malgré ce grand nombre et plus de trente ans d’expérience, le Shiatsu en tant que profession est encore mal connu.
Dans une déclaration commune, les présidents Alberto Scattarelli (APOS) Franco Castellaccio (COS) et Andrea Mascaro (FISIEO) ont déclaré que :

« les profils d’enseignant et de praticien du Shiatsu comprennent des critères de formation spécifiques à cette profession autonome, qui est définie par des processus réglementaires dans plusieurs pays européens ».
« Professione Shiatsu vise à promouvoir ce profil professionnel à tous les niveaux institutionnels, non seulement pour présenter les aspects distinctifs de notre profession, mais aussi pour mettre en lumière, avec les professionnels de santé concernés, les nombreuses collaborations fructueuses entre médecins et praticiens du Shiatsu en Italie. »

Les trois associations sont reconnues par la loi 4/2013 et enregistrées auprès du ministère de l’Entreprise et du Made in Italy (ex-ministère du Développement économique). Elles sont également enregistrées en vertu de la loi 13/2013 auprès du ministère de la Justice et assurent la certification de la qualité de leurs membres, garantissant aux clients le haut niveau professionnel des praticiens avec lesquels ils s’engagent.

Yvan Bel

https://www.ryohoshiatsu.com/fr/breves-nouvelles-du-shiatsu-europeen/?fbclid=IwAR24C7_WBSL3temPzZf6Co_WP9XBWgG2i8EOHjvFNEtivZIK2_Ufp67cRy0

Dans Presse

Le shiatsu pour les séniors, quels sont ses bienfaits et comment agit-il ?

Par Le 17/02/2023

Le shiatsu pour les séniors, quels sont ses bienfaits et comment agit-il ?

Lorsque survient un petit bobo ou qu’un mal pesant s’installe un peu trop longuement, il y a deux types de personnes. Le premier va se précipiter chez le docteur traditionnel, espérant une ordonnance l’autorisant à se gaver de pilules comme si celles-ci étaient l’hostie. Le second va au contraire préférer les méthodes alternatives. Et à ce jeu-là, il en existe aujourd’hui des dizaines différentes. Leurs méthodes sont infiniment variées, tout comme leurs applications thérapeutiques et leurs résultats. Certains découvrent une de ces médecines alternatives et ne jurent dès lors plus que par elle.

Si vous appartenez à la deuxième catégorie, vous avez peut-être déjà entendu parler du shiatsu. Cette méthode de massage énergétique d’inspiration traditionnelle développée au pays du soleil levant durant la première moitié du siècle dernier s’est peu à peu imposée en occident. Peu invasive et propice à la relaxation, elle a de quoi attirer même les plus timides dans le camp des afficionados des traitements alternatifs. Que vous soyez intéressé par une séance d’essai ou que vous souhaitiez simplement vous renseigner au sujet de cette discipline, que faut-il savoir à son sujet ? Quels sont ses bienfaits et comment agit-elle sur le corps et l’esprit ? Voici un petit résumé.

Les origines du shiatsu

Commençons par un petit retour historique. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le shiatsu n’est pas une méthode ancestrale, bien qu’il soit fondé sur les bases d’une technique plus ancienne nommée l’Anma. Le shiatsu est le produit d’une période de tourmente au sein des disciplines médicales japonaises, en proie au début du XXème siècle à un affrontement entre tendances rationalisantes au contact de l’occident et réactions traditionalistes plébiscitant les arts du toucher. C’est dans ce creuset qu’apparaît donc le shiatsu. Cette discipline, dont le nom signifie littéralement "pression des doigts", se ramifiera avec plusieurs approches au cours des décennies, et fera des adeptes chez Marylin Monroe ou Muhammad Ali, entre autres ! Tous deux furent en effet soignés par Tokujirō Namikoshi, l’un des pères fondateurs du shiatsu ayant commencé à pratiquer dès 1925 — ces partisans célèbres ayant par ailleurs contribué à populariser la discipline en occident.

S’inspirant de la médecine traditionnelle chinoise, le shiatsu postule l’existence d’une énergie vitale circulant dans notre corps et nommée le Qi (ou Ki). Des déséquilibres du Qi seraient à l’origine d’une myriade de troubles ou de la persistance de ces derniers. Le praticien shiatsu va, à l’aide de pressions des doigts et des mains (parfois selon les écoles en utilisant d’autres parties de son corps), recanaliser et faciliter la circulation de cette énergie le long des méridiens en stimulant des points précis. Si tout se passe bien, les blocages disparaissent et avec eux nos troubles, emportés et évacués dans l’écoulement fluide du Qi.

Comment se déroule une séance de shiatsu ?

Une séance de shiatsu se déroule en général comme suit : après une discussion visant à identifier les troubles à traiter entre le thérapeute et son patient, ce dernier s’allonge dans la position qui lui convient le mieux sur un futon, en gardant ses habits. Ce dernier point distingue d’ailleurs le shiatsu d’autres techniques similaires. L’endroit se veut chaleureux, la pièce demeurant plus ou moins éclairée à la guise du patient. Vous l’aurez compris, il s’agit de créer une atmosphère confortable et propice à la relaxation. À partir de là, le thérapeute prend le relais, manipulant délicatement son patient : lorsque l’on parle de massage énergétique, le mot-clé ici est bien "énergie". Il ne s’agit pas d’un massage au sens où on l’entend généralement. Le contact est léger, presque sporadique. L’écoute est également essentielle, elle est l’une des forces du thérapeute, avec son empathie. Le praticien prend le temps d’écouter ses patients, encouragés non seulement à exprimer leurs symptômes mais aussi leurs émotions durant l’exposition de leurs problèmes, puis ce qu’ils ressentent ou perçoivent lors de la manipulation. Cela constitue un des attraits du shiatsu, les patients pouvant avoir l’impression que leurs problèmes sont ignorés par les médecins traditionnels semblant guidés par une approche plus quantitative que qualitative.

Une séance dure en moyenne une heure, mais il est commun de ne pas voir le temps passer tant l’environnement se prête à la songerie. Les honoraires perçus oscillent le plus souvent entre 50 et 100 euros — et peuvent par ailleurs être couverts par certaines mutuelles. Le nombre de séances jugées nécessaires dépend fortement de la raison de la visite. Il peut s’agir de séances très épisodiques lorsque celles-ci ont une visée routinière, ou au contraire assez rapprochées pour faire face à un épisode de "crise".

Quand recourir au shiatsu est-il approprié ?

Le shiatsu est approprié dans deux cas de figures. D’une part, la discipline a une portée préventive. En favorisant la libre circulation de l’énergie au sein de l’organisme, le système immunitaire se trouve renforcé et plus apte à résister aux assauts de son environnement. D’aucuns comparent le shiatsu dans ce cas de figure à une visite de routine chez le généraliste, et certains profitent par exemple des changements de saison pour s’offrir une séance. D’autre part, il vise à soigner ou du moins améliorer l’état de morbidités spécifiques, dans une optique de traitement ou d’accompagnement des soins, selon le type de trouble visé.

Il est important de noter que personne, et certainement pas un praticien sérieux, ne prétendra pouvoir soigner des pathologies graves comme un cancer. Le shiatsu ne se réclame pas du secteur médical ni même à proprement parler paramédical. Il pourra en revanche contribuer à un rééquilibrage mental et alléger les douleurs causées par une maladie ou son traitement. Il est d’ailleurs utilisé en soins palliatifs, ceux-ci visant précisément à offrir un environnement qualitatif aux patients en fin de vie.

L’anxiété et le stress sont aussi des troubles régulièrement abordés. On peut d’ailleurs supputer que la popularité relativement récente du shiatsu ait à voir avec la tertiarisation de notre société, au sein de laquelle la pénibilité du travail se matérialise dans le stress et les troubles somatiques qui l’accompagnent. Une méthode mettant l’accent sur la détente et le bien-être peut apparaitre pour les salariés comme une aide intéressante mais attention à ce que l'arbre ne cache pas la forêt du management visant surtout à assouplir les mœurs en entreprise et à façonner des employés plus dociles. C’est l’un des reproches que l’on peut formuler à de nombreuses médecines douces par ailleurs, trop heureuses de gagner en légitimité en se rangeant dans la couche que leur prépare le grand capital avec pléthore de stages en entreprise et autres incitations.

Pour les personnes âgées spécifiquement, le shiatsu pourrait donc se révéler approprié dans le cas d’un blues post-retraite par exemple, et plus généralement pour accompagner le traitement de douleurs et souffrances chroniques apparaissant avec l’âge. S’il est compréhensible que certains, peu sensibles à ce type de soins, se montrent sceptiques quant à l’efficacité de cette pratique, sachez qu’elle ne comporte au moins aucun risque : le pire qu’il puisse vous arriver, c’est justement rien du tout ! Néanmoins, tous ceux l’ayant expérimenté témoignent d’un certain bien-être suite à une séance, et des effets notables ont été observés pour de nombreux troubles dont ceux susmentionnés.

Sachez néanmoins que, comme pour beaucoup de médecines alternatives, n’importe qui peut s’établir en tant que praticien : la profession n’est pas réglementée, et rien n’oblige donc à avoir un diplôme. Cherchez néanmoins à consulter avec un praticien ayant suivi une formation agréée par la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel. On estime qu’il faudrait au minimum 500 heures de formation pour fournir un service compétent. Et s’il n’existe pas de cadre légal rigoureux encadrant la pratique, notez que l’État a consacré un titre de "spécialiste en shiatsu" que le Syndicat des Professionnels de Shiatsu est habilité à certifier. Par ailleurs, le Parlement européen a reconnu le shiatsu comme digne d’intérêt, à l’instar d’autres médecines alternatives. Certains professionnels de santé agrémentent d’ailleurs leur discipline d’une pratique du shiatsu. Bref, comme souvent dans le cas des médecines alternatives, à vous de vous renseigner au préalable — le moyen le plus sûr de s’assurer de la qualité des services offerts demeurant le bouche-à-oreille.

https://lemagdusenior.ouest-france.fr/dossier-528-shiatsu.html

Dans Presse

Mieux que les médicaments antistress, le shiatsu

Par Le 17/02/2023

Toute la philosophie de cette technique japonaise repose sur le taoïsme.

Par Pascale Santi

Publié le 10 mars 2009 à 15h51 Mis à jour le 12 mars 2009 à 10h54

 

Allongé habillé au sol sur une natte, un massage shiatsu, dit "thérapeutique", vous redonne de l'énergie. Toute la philosophie de cette technique japonaise repose sur le taoïsme - qui fait partie des trois enseignements de la Chine classique avec le confucianisme et le bouddhisme. "Ne poussez pas la rivière, elle coule toute seule", résume Bernard Bouheret, kinésithérapeute, praticien et enseignant de shiatsu thérapeutique depuis trente ans. "Le tao vise à conquérir un état de paix intérieure en harmonie avec le temps qui passe et aussi avec le temps qu'il fait", explique M. Bouheret qui vient de publier Shiatsu thérapeutique et plantes d'Amazonie (Testez éditions, 192 p., 29 euros).

 

Au début de la séance, M. Bouheret fait un bilan du pouls, qui consiste à saisir douze pulsations sur l'artère radiale des deux poignets. "Cela nous renseigne sur l'état énergétique des organes et sur l'équilibre global du corps", explique-t-il. Le bilan de la prise de pouls nécessite doigté, réceptivité, intuition et déduction. "On dit que l'on ouvre la porte de l'être du patient", indique M. Bouheret.

Commence alors la séance de massage. Quarante-cinq minutes après, vous vous sentez apaisé. Le shiatsu "vise à restaurer la libre circulation de l'énergie dans le corps. Chaque point est comme une écluse qui s'ouvre ou se ferme suivant les besoins (saisons, climats, horaires de la journée, dysfonctionnements, etc.)", détaille M. Bouheret.

"Le shiatsu est une discipline énergétique manuelle à vocation non médicale. Issu de la médecine traditionnelle chinoise, il appartient au domaine du bien-être et du confort des personnes, explique Claude Didier, porte-parole de la Fédération française de shiatsu traditionnel (FFST). Face à la société de mal-être, on ne propose pas du Prozac, mais du shiatsu."

 

"SE PRENDRE EN MAIN"

"Le shiatsu thérapeutique pose un bilan de santé et demande à la personne concernée de se prendre en main pour retrouver la voie juste et l'équilibre, alors que dans le shiatsu, dit "de bien-être", le receveur ne fait que déguster sans rien attendre d'autre que le plaisir de recevoir", insiste M. Bouheret.

Face à des muscles raidis, le plus souvent par le stress de la vie quotidienne, le masseur redonne de la circulation, de la vie, de la légèreté, de l'équilibre. "Le shiatsu thérapeutique est une véritable médecine manuelle, enseignée et reconnue au Japon depuis 1955. Elle règle plus ou moins les mêmes choses que l'acupuncture, et ce n'est pas peu...", affirme M. Bouheret. Si elle ne guérit pas les maladies, cette discipline "aide le corps à s'autoguérir. C'est une forme d'hygiène naturelle qui stimule les défenses naturelles, un art du bien-être", selon M. Didier.

Créée en 1994 avec la volonté d'"organiser la profession", la Fédération de shiatsu rassemble 3 000 membres et une centaine d'écoles affiliées. "Nous sommes très vigilants sur la formation", assure M. Didier, qui précise qu'"il y a 30 % de recalés." Signe de reconnaissance, la FFST intervient chaque semaine, dans le service du professeur Bernard Debré à l'hôpital Cochin, à Paris, pour dispenser des séances de shiatsu au personnel soignant.

https://www.lemonde.fr/vous/article/2009/03/10/mieux-que-les-medicaments-antistress-le-shiatsu_1166015_3238.html

Dans Presse

Les médecines chinoises s'infiltrent à l'hôpital

Par Le 17/02/2023

A Paris, une vingtaine de services de l'AP-HP intègrent l'acupuncture et le shiatsu, en complément de traitements au long cours.30/BRUHAT Herve

Cela fait des années que Sabine (le prénom a été changé) a des vertiges. Elle est pour cela suivie dans le service d'otho-rhino-laryngologie (ORL) du professeur Georges Lamas à l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière. Après deux séances de shiatsu, la sensation de "tête flottante" qui l'incommode a disparu. Le shiatsu, littéralement "pression des doigts", est une technique d'origine japonaise. C'est une médecine énergétique qui vise à rétablir l'harmonie du corps en agissant sur les méridiens, selon les principes de la médecine traditionnelle chinoise.

Sabine fait partie de la trentaine de patients de ce service à avoir suivi des séances de shiatsu. "Cette pratique vise à apporter un complément, voire un réconfort aux patients qui sont en souffrance. La rééducation classique ne soigne pas tous les symptômes : acouphènes, raideurs de la nuque, stress", explique Sophie Jamet, infirmière diplômée en rééducation vestibulaire, à l'origine du projet, qui a démarré il y a un an.

Les patients ont droit à trois séances gratuites, puis trois dans un dispensaire proche. Parallèlement, une fois par mois, des massages sont proposés au personnel. La prochaine étape serait d'évaluer scientifiquement ces données, indique Céline Kilhoffer, cadre de santé. Si les bienfaits du shiatsu sont réels, il reste à les évaluer.

Une étude, en cours d'écriture de procédure, sur l'apport du shiatsu pour atténuer la fatigue liée à certaines pathologies neurologiques comme la sclérose en plaques (SEP), la maladie de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA), devrait démarrer au second semestre 2012 dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), à l'initiative du docteur Nadine Le Forestier, neurologue à La Pitié-Salpêtrière.

"Cette pratique, qui se veut complémentaire des traitements au long cours, ne pourra être introduite que si elle est officialisée par une recherche thérapeutique rigoureuse", explique le docteur Le Forestier. L'idée est née lorsque ce médecin a reçu un courrier de la fille d'une de ses patientes, décédée. "Cette femme, atteinte de SLA, a vu ses douleurs atténuées par le shiatsu et a eu une fin de vie plus paisible", précise Bernard Bouheret, praticien et enseignant de shiatsu depuis trente ans. L'expérience est également positive pour les parents d'enfants adoptés. Le pédiatre Frédéric Sorge proposait, lorsqu'il était à Saint-Vincent-de-Paul, d'apprendre aux parents adoptifs à toucher leurs enfants avec la technique du shiatsu. Il souhaite poursuivre l'expérience à l'hôpital Necker.

Le shiatsu fait partie des nombreux traitements complémentaires qui font leur entrée dans les hôpitaux. Une vingtaine de services des hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) intègrent la médecine chinoise, médecine ancestrale. Elle recouvre quatre grandes disciplines : la pharmacopée, l'acupuncture, les massages thérapeutiques (tui na, shiatsu), et les pratiques psycho-corporelles (qi gong et tai-chi).

L'acupuncture est par exemple utilisée pour traiter la douleur en obstétrique ou en gynécologie notamment. Le qi gong est proposé aux personnes obèses dans le service de nutrition de la Pitié de Jean-Michel Oppert.

"Notre but est d'identifier quels traitements peuvent être efficaces en intégrant la médecine chinoise à la prise en charge conventionnelle", souligne le Dr Catherine Viens-Bitker, chargée de cette question à la direction de la politique médicale de l'AP-HP. "Cela peut être très utile en prévention secondaire des maladies chroniques, poursuit-elle. J'ai suivi une femme atteinte d'un cancer du sein en chimiothérapie. Elle avait des picotements très forts au bout des doigts, de fortes douleurs dans les mains, et perdait ses ongles. Après une séance de shiatsu et de l'acupuncture, la douleur a disparu, les picotements sont devenus gérables et elle n'a plus perdu ses ongles", explique Maxime Rigobert, praticien de shiatsu.

"50 % des patients en oncologie et 75 % des personnes souffrant d'une maladie chronique ont recours à des médecines complémentaires. Elles ont de bons effets, sont sans toxicité majeure et coûtent moins cher", explique le professeur Jean-Raymond Attali, de la Fédération mondiale des sociétés de médecine chinoise (WFCMS). "Le shiatsu atténue les effets de la chimiothérapie, comme la fatigue ou les nausées", explique Bernard Bouheret. "L'usage montre que cela marche. Il faut maintenant mettre en évidence cette efficacité", ajoute le Dr Viens-Bitker.

Neuf projets de recherche ont été retenus dans le PHRC d'Ile-de-France, qui en compte 900. Un colloque sur la médecine chinoise en milieu hospitalo-universitaire s'est tenu le 16 septembre à La Pitié-Salpêtrière. Les médecines dites complémentaires constituent en outre l'un des points du plan stratégique 2010-2014 de l'AP-HP. "Le but est de faire de ces thérapies des actes du quotidien, pour la santé de nos patients", a affirmé Mireille Faugère, directrice générale de l'AP-HP, lors de ce colloque.

Les réticences restent fortes. Le professeur André Grimaldi, diabétologue, a vivement raillé ce colloque. "Notre rôle est d'avancer dans la connaissance de ces médecines, sans a priori", concède le docteur Catherine Viens-Bitker. Malgré les freins, le mouvement est lancé.

Pascale Santi Article paru dans Le Monde l'édition  du 12.10.11