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Les médecines chinoises s'infiltrent à l'hôpital

Par Le 17/02/2023

A Paris, une vingtaine de services de l'AP-HP intègrent l'acupuncture et le shiatsu, en complément de traitements au long cours.30/BRUHAT Herve

Cela fait des années que Sabine (le prénom a été changé) a des vertiges. Elle est pour cela suivie dans le service d'otho-rhino-laryngologie (ORL) du professeur Georges Lamas à l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière. Après deux séances de shiatsu, la sensation de "tête flottante" qui l'incommode a disparu. Le shiatsu, littéralement "pression des doigts", est une technique d'origine japonaise. C'est une médecine énergétique qui vise à rétablir l'harmonie du corps en agissant sur les méridiens, selon les principes de la médecine traditionnelle chinoise.

Sabine fait partie de la trentaine de patients de ce service à avoir suivi des séances de shiatsu. "Cette pratique vise à apporter un complément, voire un réconfort aux patients qui sont en souffrance. La rééducation classique ne soigne pas tous les symptômes : acouphènes, raideurs de la nuque, stress", explique Sophie Jamet, infirmière diplômée en rééducation vestibulaire, à l'origine du projet, qui a démarré il y a un an.

Les patients ont droit à trois séances gratuites, puis trois dans un dispensaire proche. Parallèlement, une fois par mois, des massages sont proposés au personnel. La prochaine étape serait d'évaluer scientifiquement ces données, indique Céline Kilhoffer, cadre de santé. Si les bienfaits du shiatsu sont réels, il reste à les évaluer.

Une étude, en cours d'écriture de procédure, sur l'apport du shiatsu pour atténuer la fatigue liée à certaines pathologies neurologiques comme la sclérose en plaques (SEP), la maladie de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA), devrait démarrer au second semestre 2012 dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), à l'initiative du docteur Nadine Le Forestier, neurologue à La Pitié-Salpêtrière.

"Cette pratique, qui se veut complémentaire des traitements au long cours, ne pourra être introduite que si elle est officialisée par une recherche thérapeutique rigoureuse", explique le docteur Le Forestier. L'idée est née lorsque ce médecin a reçu un courrier de la fille d'une de ses patientes, décédée. "Cette femme, atteinte de SLA, a vu ses douleurs atténuées par le shiatsu et a eu une fin de vie plus paisible", précise Bernard Bouheret, praticien et enseignant de shiatsu depuis trente ans. L'expérience est également positive pour les parents d'enfants adoptés. Le pédiatre Frédéric Sorge proposait, lorsqu'il était à Saint-Vincent-de-Paul, d'apprendre aux parents adoptifs à toucher leurs enfants avec la technique du shiatsu. Il souhaite poursuivre l'expérience à l'hôpital Necker.

Le shiatsu fait partie des nombreux traitements complémentaires qui font leur entrée dans les hôpitaux. Une vingtaine de services des hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) intègrent la médecine chinoise, médecine ancestrale. Elle recouvre quatre grandes disciplines : la pharmacopée, l'acupuncture, les massages thérapeutiques (tui na, shiatsu), et les pratiques psycho-corporelles (qi gong et tai-chi).

L'acupuncture est par exemple utilisée pour traiter la douleur en obstétrique ou en gynécologie notamment. Le qi gong est proposé aux personnes obèses dans le service de nutrition de la Pitié de Jean-Michel Oppert.

"Notre but est d'identifier quels traitements peuvent être efficaces en intégrant la médecine chinoise à la prise en charge conventionnelle", souligne le Dr Catherine Viens-Bitker, chargée de cette question à la direction de la politique médicale de l'AP-HP. "Cela peut être très utile en prévention secondaire des maladies chroniques, poursuit-elle. J'ai suivi une femme atteinte d'un cancer du sein en chimiothérapie. Elle avait des picotements très forts au bout des doigts, de fortes douleurs dans les mains, et perdait ses ongles. Après une séance de shiatsu et de l'acupuncture, la douleur a disparu, les picotements sont devenus gérables et elle n'a plus perdu ses ongles", explique Maxime Rigobert, praticien de shiatsu.

"50 % des patients en oncologie et 75 % des personnes souffrant d'une maladie chronique ont recours à des médecines complémentaires. Elles ont de bons effets, sont sans toxicité majeure et coûtent moins cher", explique le professeur Jean-Raymond Attali, de la Fédération mondiale des sociétés de médecine chinoise (WFCMS). "Le shiatsu atténue les effets de la chimiothérapie, comme la fatigue ou les nausées", explique Bernard Bouheret. "L'usage montre que cela marche. Il faut maintenant mettre en évidence cette efficacité", ajoute le Dr Viens-Bitker.

Neuf projets de recherche ont été retenus dans le PHRC d'Ile-de-France, qui en compte 900. Un colloque sur la médecine chinoise en milieu hospitalo-universitaire s'est tenu le 16 septembre à La Pitié-Salpêtrière. Les médecines dites complémentaires constituent en outre l'un des points du plan stratégique 2010-2014 de l'AP-HP. "Le but est de faire de ces thérapies des actes du quotidien, pour la santé de nos patients", a affirmé Mireille Faugère, directrice générale de l'AP-HP, lors de ce colloque.

Les réticences restent fortes. Le professeur André Grimaldi, diabétologue, a vivement raillé ce colloque. "Notre rôle est d'avancer dans la connaissance de ces médecines, sans a priori", concède le docteur Catherine Viens-Bitker. Malgré les freins, le mouvement est lancé.

Pascale Santi Article paru dans Le Monde l'édition  du 12.10.11

Dans Presse

Shiatsu : une méthode manuelle aux multiples bienfaits

Par Le 17/02/2023

Le shiatsu, thérapie complémentaire ou préventive possède de nombreux bienfaits santé et bien-être. Découvrez ce que c'est, à qui cette méthode s'adresse et ce qu'elle peut nous apporter ?  Shiatsu, kezaco ?

Le shiatsu, est une thérapie manuelle d’origine japonaise qui vise à rétablir la circulation de l’énergie vitale dans les méridiens d’acupuncture.

Cette méthode préventive apporte une détente physique et psychique, qui contribue à améliorer le bien-être de la personne. L’idée est de relier le corps et l’esprit. 

Souvent, le déséquilibre est installé depuis un moment, mais la douleur apparaît d’un coup « sans raison apparente ». Le but est de comprendre pourquoi on a cette douleur, quels sont les blocages. Cette méthode peut être utilisée dans de nombreux cas : réduire le stress, améliorer le sommeil…. Le shiatsu renforce le système immunitaire de l’organisme et par conséquent aide à prévenir  les « bobos courants » comme les pathologies de saison : gastro-entérite, angine, rhume, grippe…

Le shiatsu peut aider à réduire la douleur en faisant dégager les endorphines, il permet ainsi de réduire les anti-inflammatoire.

Dans le domaine du sport aussi le shiatsu a sa place : pour préparer avant une séance, récupérer après un effort intense.

L’auto-shiatsu, qui consiste à appuyer soi-même sur des points bien précis du corps, est intéressant, car il permet de soulager les troubles au moment même où l’on en a besoin. Par exemple, certains automassages peuvent être réalisés en cas de fatigue, ils permettent de se donner un coup de fouet express au bureau lorsque la concentration baisse.

A qui ça s’adresse ?

A tout le monde, à tout âge, du nourrisson à la personne âgée, en passant pas la femme enceinte. Par contre, pour les nourrissons et les femmes enceintes, bien faire attention à choisir un praticien spécialisé. Chez les femmes enceintes par exemple, certains points sont interdits, il faut donc que le praticien soit formé à ces particularités.

On peut faire appel à cette méthode lors d’une maladie, en parallèle du travail du corps médical, en thérapie complémentaire sur des maladies chroniques (cancer, fibromyalgie, sclérose en plaques).

Les seules contre-indications sont la fièvre, si vous êtes en cours d’infection, si vous avez une phlébite, en cas de grands problèmes cardiaques ou pour si vous portez un pacemaker, le shiatsu est déconseillé.

Une séance type

En règle générale, une séance de shiatsu dure environ 1 heure. Elle commence par un entretien avec la personne, afin de déterminer sa demande, ses besoins, ses habitudes alimentaires, son bien-être et sa santé générale.

Un bilan énergétique est ensuite effectué, soit en touchant la personne, soit en l’observant ou en l’interrogeant. Le praticien peut par exemple demander à observer votre langue, ou prendre votre « pouls chinois ». 

Puis, la séance commence, elle est individuelle pour être au maximum personnalisée. On ne reçoit jamais le même shiatsu, en fonction des périodes de l’année, des besoins du jour, du moment, des demandes…

Habillé, allongé sur un futon ou sur une table ou une chaise de massage sur le ventre, ou positionné en latéral, le praticien procède à des mouvements, des massages ou des pressions plus ou moins appuyés.

Ensuite, il donne généralement des conseils sur l’alimentation, l’hygiène de vie, les postures à adopter et parfois, quelques exercices pour faire de l’auto-shiatsu. Il peut par exemple vous montrer sur quel point appuyer en cas de stress, un exercice à reproduire dès que le stress monte en vous. Il va aussi vous expliquer les principes de la médecine chinoise, que vous gagnerez à suivre (ne pas manger en excès, réduire ce type d’aliment, savoir être raisonnable…)

Combien de séances faut-il ?

Faire une séance à chaque changement de saison est idéal. Selon la personne et les besoins, le nombre de séances nécessaires varie. Par exemple, pour des problèmes de sommeil, il faudra peut être 2 à 3 séances rapprochées pour obtenir des résultats.

Souvent, les personnes viennent trop tard, et les séances nécessaires sont plus nombreuses. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un déséquilibre pour venir, le mieux est d’utiliser cette méthode en prévention. 

Attention à choisir un praticien formé par un organisme sérieux, car il n’existe aujourd’hui aucune règlementation en France.

Merci à Valérie Capel, praticienne de shiatsu, Responsable Communication de la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel (www.ffst.fr)

Publié dans Femme actuelle